vendredi 21 janvier 2011

Des voitures si propres...



On dira ce qu'on voudra, c'est tout de même un bonheur de constater que l'industrie automobile a compris les messages des amis de la planète, des citoyens inquiets, des scientifiques et autres donneurs de leçons qui ne cessent de tirer la sonnette d'alarme...


Le monde de l'automobile a fait sa Révolution : les nouvelles voitures sont enfin propres !

Il n'y a qu'à voir ou entendre, nolens volens, les publicités pour s'en convaincre.

Transcendés par la sensation de pureté qui s'en dégage, on irait presque jusqu'à prendre une douche aux extraits de voiture, tant le discours inspire confiance !

On ne s'apesentira pas davantage - pour cette fois - sur l'incommensurable bêtise de ces publicités ni sur leur caractère hautement intrusif, particulièrement aux heures de grande écoute, les plus prisées par les annonceurs.

On se bornera juste à poser cette question toute simple :
Sachant que 30% du financement de la RTBF proviennent des recettes publicitaires, notamment du secteur automobile, quel est le pourcentage de chances de voir un jour programmé, à ces mêmes heures de grande écoute, un débat contradictoire sur le véritable impact des voitures, "propres" ou non, sur l'environnement ?

Ce n'est pas nouveau et nous ne sommes pas les premiers à soulever la question mais, dans de telles conditions, quelle est la possibilité d'indépendance réelle d'une radio ou d'une télévision, au-delà de l'assurance qui nous en est donnée par le biais d'exercices de communication aussi prévisibles que vides de contenus...

Les communicateurs et les publicitaires font, à peu de choses près, le même métier et leur pouvoir de conviction réside rarement dans la valeur réelle d'une entreprise ou d'un produit, mais bien dans l'image qu'ils en projettent.

Une image si propre...
qu'on irait jusqu'à prendre une douche à l'extrait de RTBF, non ?

6 commentaires:

  1. Excellent, très chère. Pour rappel et pour les distraits, "on" a immatriculé quelque-chose comme 50 ou 500.000 ? (je sais plus très bien, beaucoup trop, en tout cas)bagnoles l'année dernière. Et les journalistes, tous médias con et fondus, se frottent les mains et crient victoire comme s'ils touchaient des dividendes dans cette sinistre affaire.

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  2. Oui oui, un demi million, c'est pas mal pour un pays qui compte vingt fois plus d'habitants.
    Si on elève les moins de dix-huit ans, les plus de 70, les sans-abris, sans travail ou autres sans-espoir, ça nous ferait quel pourcentage exactement de bons belges qui auraient immatriculés un nouveau véhicule l'an dernier?
    Une épidémie sans doute à laquelle mon quartier a du échapper; je n'ai pas noté un renouvellement drastique des carcasses de ma rue.
    Pas de familié, ni d'ami qui ait pu se payer ce luxe, aucune raison en somme de manifester pour ce pays 'sage' auquel je n'appartiens pas.

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  3. Cher Tube,
    Moi aussi horripilée de l'invasion de nos ondes et écrans par le culte de l'attribut indispensable à l'"humain moderne".
    Je me ferai juste une minute (pas plus) l'avocat du diable, en citant l'émission Nuwa de vendredi qui, sur La première, détrônait quelque peu l'image idillique que la pub voudrait nous faire avaler. Voici: http://www.rtbf.be/radio/player/lapremiere?id=728393&e=

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  4. Bonjour Camille,
    Merci pour ce lien ! Bien sûr, qu'il existe encore des émissions (et des journalistes!) de qualité au sein de la RTBF, et c'est heureux ! Il est d'ailleurs amusant de constater que j'ai publié (et rédigé) ce billet une heure ou deux à peine avant l'emission en question...
    Mon propos est surtout d'attirer l'attention sur le fait que ce sont essentiellement les heures dites "de grande écoute" qui se voient progressivement amputées d'émissions de médiation, d'informations d'intérêt général ou au contenu critique.
    L'émission que vous mentionnez passait hier, jour de semaine, entre 14 et 16 heures. Difficile, je pense, de parler d'heures de grande écoute. Bien à vous.

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  5. Comment lutter contre cette situation infernale ? Tous ces messages publicitaires vont dans le sens inverse de ce que devrait dire une télé ou radio de SERVIC PUBLIC ... Ils SE SERVENT, SERVENT les annonceurs mais continuent à engranger un sacré paquet d'argent PUBLIC.

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